Au 18e siècle, le temps de l’avent est propice à l’écriture d’œuvres chorales, festives et concertantes. Pendant son séjour à Leipzig, Bach compose cantates et oratorios pour ce moment fort du calendrier liturgique. Qu’en est-il de ses quatre messes brèves ? En l’absence d’indications claires, on ne peut affirmer que ces magnifiques fresques chorales furent conçues pour Noël. Toutefois, le faste de l’écriture, les emprunts musicaux à des cantates composées à l’occasion de noëls précédents, la tonalité pastorale de fa majeur, … nous indiquent qu’à défaut de pouvoir affirmer l’exacte destination de ces œuvres, les attribuer à une célébration musicale de l’avent est une hypothèse pertinente.

En revanche, connait-on précisément le contexte et l’intention de la composition de Pergolesi : la ville de Naples ayant été victime d’un violent séisme, Giovanni-Battista compose sur la fin de l’année 1732, une œuvre jubilante pour célébrer le retour à des temps meilleurs. Ce sera cette belle fresque chorale à double chœur et orchestre, dédiée à San Egisto, que les musicologues ont baptisé Missa concertata, tant son écriture est virtuose et jubilante. Nous l’interprèterons à partir d’une version manuscrite conservée à la Bibliothèque municipale de Lyon ou l’on retrouve d’autres œuvres du maitre napolitain, tel le célébrissime Stabat Mater.

Partageant la même tonalité ainsi qu’un même instrumentarium coloré par la présence de belles parties destinées aux instruments à vents, les deux messes brèves forment les deux faces de ce concert habité par l’esprit lumineux de Noël. Le concerto grosso de Locatelli, étonnement nostalgique quant à lui, forme la pause instrumentale et médiane de ce concert festif.